mercredi 17 juin 2009

UNE « MINUTE » S'IL VOUS PLAIT ! NON, NON ET NON AU FATALISME !


Une « Minute » s'il vous plait ! Non, non et non au fatalisme !



« Minute » est un journal ami, cela ne fait aucun doute, et ses rédacteurs font le plus souvent preuve de talent comme de lucidité. Cependant, ils ne sont pas infaillibles. La preuve dans leur tentative d'analyse des élections européennes, notamment en ce qui concerne le « Parti de la France ».


- Lire l'article en question ici -


Passons sur le cas Marine Le Pen, dont on oublie qu'elle est avant tout la candidate chouchou du système et qu'il faut donc juger son très décevant score à l'aune de l'ensemble des incroyables privilèges et moyens dont elle aura bénéficié, tandis que Carl Lang n'avait droit à rien, pas même à la portion congrue.


Par contre, concernant le PDF, il y a beaucoup à redire concernant les affirmations parues dans Minute.


Nous n'allons pas ici reproduire nos différentes analyses passées et récentes, mais simplement remettre quelques idées à l'endroit.


Comparaison n'est pas raison. En 1999, le MNR avait pu être présent partout au plan national, déjà parce que le mode de scrutin n'était pas du tout le même. Ensuite, le MNR disposait de moyens bien supérieurs au PDF de 2009. Avant tout, il faut avoir de la mémoire et se souvenir de l'ambiance surréaliste de cette campagne de 1999. Il faut garder à l'esprit les attaques, les coups bas de chaque côté, les recours juridiques pour savoir qui conserverait le nom « Front National », qui conserverait les locaux, qui conserverait la manne financière de l'état, etc etc. Le trouble était présent en permanence chez tous les militants nationaux, sans exception. De plus, chez les éléments les plus motivés sur le terrain, ce trouble fut tellement plus manifeste qu'un grand nombre du noyau dur des patriotes de terrain fut tenté par l'expérience uniquement militante de la « Ligue Nationaliste » qui n'allait pas à cette élection pour faire des voix mais pour se faire entendre.


A l'époque, Bruno Mégret partait de 20%, le socle qu'il évoquait régulièrement en indiquant qu'il fallait le dépasser pour pouvoir enfin arriver aux affaires. A l'exacte opposé, Carl Lang part de zéro et n'affirme rien d'autre que la nécessité d'enracinement de nos idées à la base. Ce n'est évidemment pas du tout la même chose. Les programmes, comme les intentions, n'étaient pas non plus les mêmes.


A l'époque, il n'y avait pas de MNR et les équipes de Bruno Mégret avait commencé leur campagne sous le sigle « FN », puis devant la cacophonie, ce fut « FN - MN » (« Front National – Mouvement National »), puis finalement « Mouvement National » (MN), le « R » de MNR ne venant que plus tard.


Le score du « MN » fut bien de 3,28%, et celui du FN de 5,69%. Cela fait donc un écart de 2,41%, donc une bascule de seulement 1,21% dans un sens ou dans l'autre, c'est à dire trois fois rien.


Il faut s'en souvenir comme il faut se souvenir de tout, car cette bascule de seulement 1,21%, les équipes de Le Pen ne la doive qu'à quatre éléments.


Le tout premier, c'est la rupture quasi immédiate de Bruno Mégret avec l'esprit de renouveau que la majorité des cadres et militants désiraient. Ainsi, l'intégralité de la campagne du « MN » a été calquée sur celle du FN. Sur le fond comme dans la forme, dans les discours, les méthodes, le matériel de propagande, etc, ce fut un parfait et intégral « copier coller », jusque dans la caricature du culte de la personnalité et des cérémonials. En n'étant qu'un de plus, un FN bis, et pas autre chose, en refusant l'électrochoc et en ne proposant que de changer que les noms et pas le reste, les électeurs ont préféré l'original à la copie. Ce fut une profonde erreur, même si elle n'explique pas tout. Les sondages furent le symbole de cette faute, puisque, alors que le MN était devant le FN début 1999, au fur et à mesure que le « MN » copiait en tout le FN, la tendance s'inversa radicalement et de manière irréversible.


Le second élément, c'est la présence très trouble de la liste « Moins d'impôts maintenant » de Nicolas Miguet. Celui qui allait devenir le porte parole des petits actionnaires d'Euro-Tunnel était à l'époque connu comme le repreneur de ... « Minute » et du « Quotidien de Paris ». Les observateurs avertis de la vie politique française se souviennent fort bien que le tout premier numéro du nouveau « Quotidien de Paris », numéro sorti à grand frais avec le renfort d'une campagne d'affichage nationale, était paru en 1995, en pleine campagne Présidentielle, avec à la une Jean Marie Le Pen donné comme outsider à 16%, le tout accompagné d'une longue interview de Jean Marie Le Pen. La presse de l'époque évoqua la présence de Nicolas Miguet dans les travées du FN, et certains de liens entre Miguet et le président du Front National. En 1999, avec une campagne très droitière, la liste de Miguet obtient 1,77% des suffrages, soit au delà du seuil de bascule que nous évoquions à 1,21%. Troublant oui, et curieux...


Le troisième élément, c'est évidemment le « coup » de Jean Marie Le Pen, qui, en donnant la seconde place sur sa liste à Charles de Gaulle, petit fils du général, s'assura une publicité bien utile au final. La presse en parla pendant toute une semaine. Il y eut des reportages en série, des pages et des pages dans les gazettes et magazines, bref ce fut le « Buz » du moment. Charles de Gaulle arriva en clamant : « C'est Jean Marie Le Pen qui incarne le mieux la Résistance Française », et le slogan de campagne fut trouvé : « Le ticket gagnant, c'est Le Pen-de Gaulle ! ». Le Front National s'en mordra les doigts en interne par la suite, notamment du fait des Pieds Noirs furieux, mais le seul objectif du moment était de tout faire pour arriver devant Mégret et le « MN ».


Le quatrième et dernier élément est celui qui verrouille l'analyse. C'est bien évidemment la présence de Carl Lang et de ses ami(e)s sans lesquels Jean Marie Le Pen aurait bel et bien été écrasé par Mégret. Carl Lang fut la cheville ouvrière de la riposte et de la survie du FN, avec, outre la regrettée Marie France Stirbois et Jacques Bompard, Martial Bild, Bernard Antony, Christian et Myriam Baeckeroot, Martine Lehideux et leurs ami(e)s. Il se trouve que toutes ces personnes sont aujourd'hui membres fondateurs du « Parti de la France ». CQFD...


Il est pour le moins très étonnant de ne pas tenir compte de ces éléments quand on évoque l'élection européenne de 1999. C'est léger et ça fait un peu grossiste de l'analyse politique. Il l'est encore bien plus de vouloir figer l'histoire ad vitam, en prétendant que finalement, fatalement, les vieilles recettes sont des lois universelles et que le passé se reproduira éternellement comme immanquablement, dans un fatalisme à la fois imposé et forcené. Encore une fois, si Jean Marie Le Pen avait pensé ainsi dans les années 70, rien ne se serait jamais produit. Le passé explique le présent. Il est aussi là pour éviter de recommencer les mêmes erreurs, c'est un fait. Mais, sous le couvert de la providence, et avec l'espérance au cœur, notre destin nous appartient, il est entre nos mains et il sera ce que nous en faisons. Rien n'est jamais écrit et l'histoire n'a de sens pour nous que s'il n'y a pas de sens de l'histoire. Nous savons bien qu'en modifiant les causes, il devient possible de modifier les effets, c'est même l'essence même de notre combat dans le refus total du processus de décadence. Alors pourquoi nous faire renier ce que nous sommes ?


« Minute » affirme que le PDF ne serait pas une formation nouvelle mais née d'une rupture. C'est être de mauvaise foi ou aveugle, mais ce n'est absolument pas la réalité. Le « Parti de la France » est au contraire un Mouvement totalement neuf, sur la forme comme sur le fond. Sur la forme, le PDF n'a jamais cherché à ressembler au FN. Et sur le fond, il a même été en rupture, allant jusqu'à refuser l'ambiguïté frontiste sur la politique de vie, sur l'identité, sur la subsidiarité, sur les régions et dans bien d'autres domaines. Carl Lang aura même été le premier et le seul à prôner un rapprochement avec la Russie. Ces ruptures, ces refus d'ambiguïté, ces réorientations et ces changements porteront leurs fruits dans l'avenir, c'est une certitude.


Quand Martial Bild évoque « une immense bouffée d'oxygène », il nous semble à tout le moins que le message est clair.


Comment peut-on oser parler de naissance liée à une scission, alors que seuls quelques élus sont concernés. En 1999, Bruno Mégret partait de la maison mère uniquement avec des cadres et militants FN. Ce n'est pas du tout le cas avec le PDF. On constate déjà que les adhérents directs au PDF sont des personnes qui avaient abandonné l'action publique ou dont c'est le tout premier engagement. D'autre part, l'immense majorité des forces vives autour du rassemblement voulu par Carl Lang et le PDF ne sont plus au FN depuis des années voire des décennies, ou n'y ont même jamais été adhérent. Nous parlons bien sur et notamment de la NDP, du MNR, de l'ARN, de l'Institut du Pays Libre et des sympathisants identitaires.


Demain, d'autres organisations, d'autres groupements seront concernés, et nous pensons bien sur au « Front Régional », à des personnalités encore membres du MPF, ainsi qu'à quelques organisations à dimension régional ou à des structures associatives à vocation intellectuelle. Les ralliements au PDF en provenance du FN seront minoritaires, puisque seuls Bruno Gollnisch et ses ami(e)s pourraient éventuellement être attendu(e)s. Tout le monde sait qu'ils ne sont plus légions et que le FN n'a presque plus de forces vives. Les municipales de 2008 sont encore dans toutes les mémoires.


Carl Lang et le PDF ont posé la première pierre au cours des européennes passées. Aujourd'hui, ils prônent le réengagement et surtout l'engagement. A aucun moment ils ne font cas du Front National. C'est d'ailleurs la nouveauté très intéressante incarnée par Carl Lang : Se situer dans un après Le Pen passé et révolu, ne plus en parler, ne plus vivre dans le passé et proposer l'ouverture d'un nouveau cycle politique.


Comme l'ont affirmé à plusieurs reprises Carl Lang et Martial Bild, le chemin sera peut être long et difficile, mais c'est la voie qu'ils ont choisi, car elle est la seule viable. A lire certains commentaires, ils ont eu raison de le dire...


Ils ont surtout eu raison d'affirmer que le travail, la structuration du PDF devait se faire à la racine, c'est à dire sur la base de l'enracinement militant local. Ils l'ont prouvé aux européennes, ils le prouveront demain aux régionales.


Lors de ces fameuses élections régionales, « Minute » parle de l'impossibilité d'avoir des élus pour le PDF, « sauf divine surprise ». Sur le papier, ça tient la route, c'est sur. C'est théoriquement d'autant plus vrai qu'il sera également extrêmement difficile pour le FN de monter des listes et d'avoir des élus, sauf dans deux ou trois régions et encore. En effet, même si la modification du mode de scrutin est reportée à 2014, la chute du FN va ouvrir tous les appétits et personne ne sait encore jusqu'où cela va mener. On pourrait battre des records quant au nombre de listes en présence.


Le plus important est de regarder ces élections régionales à la loupe, car il n'y a pas une élection, mais 22 rien qu'en métropole. Nous ne lisons pas dans le marc de café, mais il est évident que si le rassemblement autour du PDF de Carl Lang se poursuit, se renforce et s'allie à d'autres formations, surtout aux identitaires, il y a de très bonnes chances qu'il obtienne des élus en Alsace par exemple, mais aussi en PACA, en région Nord Pas de Calais ou dans le Languedoc Roussillon.


Le caractère régionalisé de ces élections fait même qu'avec un accord avec « Jeune Alsace » et « Alsace d'Abord », en Alsace, de même qu'avec un accord avec le « Front Régional » de messieurs Perdomo et Macary, et l'Esprit Public des équipes des Bompard, en région PACA, ces accords constitueraient des chances quasi certaines d'avoir des élus. Encore une fois, rien n'est écrit, mais les gens dont nous parlons savent que désunis, nous irons dans le mur, alors qu'unis, tous les espoirs nous sont permis.


« Minute » conclut son article par une "question sentence" : Pourquoi continuer ?


C'est sûrement ce qu'une bonne âme a du conseiller à Jean Marie Le Pen après l'élection de 1974 et son 0,75% !


Diantre! C'est oublier que nous sommes en Occident, en Europe et en France. Nous savons donc plus que d'autres que le fatalisme a des limites, car nous repoussons celles-ci en permanence depuis la nuit des temps. Nous savons surtout que ce n'est qu'après, bien après avoir épuisé toutes les solutions, tous les remèdes, toutes les possibilités, que nous pouvons éventuellement nous en remettre à la potentielle fatalité du destin. Et même cela n'est pas toujours vrai dans notre histoire où des sursauts soudains et salvateurs se sont déjà produits.


Carl Lang et le PDF n'en sont qu'au tout début et ils devraient tout arrêter ? Mais dans quel but et pour quel résultat ? « Minute » pose la question : « pour récupérer demain les électeurs frontistes qu’il n’a pas récupéré aujourd’hui? ». Mais quels électeurs ? Ils sont où ? Jamais le PDF n'a placé son action sous le signe de la chute mais au contraire sous celui du renouveau, de la résistance et de la renaissance. Il est donc clair que si le PDF se bat pour récupérer un tiers de 6%, il va dans le mur. Mais telle n'est évidemment pas le but poursuivi, osera t-on rappeler non sans un rictus à la lèvre.


Si le PDF arrêtait, cela signifierait-il un espoir de relance frontiste ? Cela ferait-il arrêter le MNR, la NDP, les Identitaires et tous les autres ? Cela aiderait-il au renouveau de nos idées ? Bien sur que non !


Partout en Europe, des initiatives nouvelles et novatrices du même type que celle du PDF marchent, et il n'y aurait qu'en France que nous serions condamnés à l'échec. Bien sur que non !


Alors oui, cette question lancinante revient : Dans quel but affirmer de telles choses sans le moindre petit début de fondement ?


Un réel espoir est né. Un espoir nouveau dans une perspective novatrice. Il y a accord de l'immense majorité des nationaux, nationalistes et patriotes sur des points essentiels, points essentiels où, qui plus est, il y a désaccord, indifférence voire absence du FN : Identité d'abord, Subsidiarité, entente préférentielle avec la Russie, politique sociale, politique de vie, etc. Il y a accord également sur l'impératif de savoir allier Tradition et Modernité, en redonnant corps à nos fondamentaux et en ouvrant les portes sur le reste. Il y a enfin accord sur l'impératif dans les changements de mentalité, notamment sur les rapports humains et la mise en avant de l'amitié française. Le « Parti de la France » peut et doit être le creuset de ces convergences à la fois réelles et nouvelles, et devenir ainsi l'axe, le pivot du futur grand rassemblement confédéral que nous attendons toutes et tous.


Nous devons fuir toutes les sirènes du fatalisme. Elles vantent la défaite quand nous chantons la victoire...


Plus que jamais, l'avenir nous appartient !



TOUS AVEC CARL LANG !



NB: Merci à un ami visiteur de nous avoir alerté au sujet de cet article indélicat.



3 commentaires:

Solange a dit…

Bravo, bravo et encore bravo ! Merci pour cette mise au point magistrale !

Mais que se passe-t-il à "Minute" ? Molitor est devenu mariniste ?

Philippe a dit…

Cet article montre tout simplement une chose : c'est qu'il va falloir s'accrocher.
Souvenez-vous de tous ceux qui ont lâché Bruno Mégret plus la situation du MNR devenait difficile...
Aujourd'hui, l'euphorie de la création du PdF est passée et certains se montrent déjà moins enthousiastes ou tout simplement moins présents...
La mésaventure de Mégret est à méditer humainement (car politiquement la situation est différente).
On attend avec impatience les initiatives de Carl Lang et du PdF...

Anonyme a dit…

Ils ont pêté une durite à Minute ou quoi ?

Ils vont finir par lasser je crois.